Mon colocataire, mon mentor || Noah & Ali

Noah et Aliénor

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Je sent un liquide me coulant sur le menton. Je l'essuie avec mon poignet tout en sortant lentement de mon sommeil. Il faisait déjà jour , il devait être environ huit heure. Bien évidemment, Noah n’était déjà plus là… Il se lève tout les jours beaucoup plus tôt que moi, alors que je ne suis pourtant pas une grosse dormeuse. Il prend son métier très à coeur et s’est rare que l’on puisse prendre notre petit-déjeuner ensemble. Il est souvent froid et distant pourtant, je l’ai déjà vue rire et faire des blagues. Il est peut être quelqu’un de sec et d’insociable, mais au fond de lui, je suis sûre qu’il à un coeur en or. Certes il n’accorde pas sa confiance facilement, mais si vous lui plaisez, il vous aidera. C’est ce qui se passe avec moi. Il m’a formée au métier de patrouilleur et aujourd’hui encore, il m’entraîne. D’ailleurs il faut vite que je termine de me préparer, il faut que j’aille le retrouver à huit heure et demi en dehors du campement, pour une séance de lancer de couteaux. J’espère que je ne vais pas me ridiculiser… Il est plutôt dur en tant que mentor. Il ne faut pas que je fasse une chose de travers, et de toute façon, il n’a pas le compliment facile alors, il faudrait vraiment que je fasse quelque chose d'extraordinaire pour lui soutirer un mot gentil… J’enfile vite fait un pantalon noir ainsi qu’un débardeur de la même couleur et je m’attache les cheveux en une haute queue de cheval. C’est bon je suis prête. Je part donc en marchant à vive allure, et je sort du campement afin de me retrouver dans la forêt. Plus qu’à suivre le sentier maintenant. Au bout de cinq minutes, je suis arrivé. Il est déjà là, assis sur un roche avec des couteaux à côté de lui et une cible à 10 mètres de là. Je m’approche silencieusement et me place devant lui.

- Salut ! Je crois que je suis un peu en avance non ?

Je n’attend pas une réponse joyeuse de sa part. Il sera sûrement froid et sec pour changer...

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You’ll never know what’s in my head.

Quand je panique la mécanique de mon cœur déraille au point que je me prends pour une locomotive à vapeur dont les roues décollent dans les virages. Je voyage sur les rails de ma propre peur. De quoi ai-je peur ? De toi, enfin de moi sans toi.

Sortant d’un petit sommeil, ce sont les oiseaux qui l’accompagnèrent hors du soleil. Il devait être très tôt car il n’y avait aucune lumière qui ne filtrait dans la tente cependant si les piafs étaient debout, lui aussi devait l’être. Enlevant sa couverture, il vit un peu plus loin sa petite colocataire qui dormait toujours à point fermé. Étant donné qu’elle avait bien travaillé hier, il la laissa comme ça. Noah s’habilla rapidement, sortit de son lit en caleçon, il se mit en débardeur et pantalon réglementaire ainsi que ses grosses chaussures de sécurité.

Lorsqu’il sortit, la luminosité n’était pas très forte. Il partit faire un petit footing histoire de dire d’être déjà prêt pour prendre son poste. Comme à son habitude, ses yeux se firent à la lumière et il peut distinguer les tentes aux alentours, les sardines et le vaisseau qui s’était posé et que l’on garder pour stocker les affaires. Par la suite, il partit dans la forêt pour s’amuser un peu sur les cibles, c’était l’exercice qu’il faisait souvent avec Ali pour la perfectionner. Noah avait une idée bien précise sur la question, quand on a une créature étrange face à soit lorsqu’on a plus de munition c’était encore la valeur la plus sûre.

Après un petit footing d’une petite heure, il s’assit sur une roche. L’homme grand et brun attendait son élève. Lorsqu’elle arriva, il regarda sa montre un peu moins de huit heures trente. C’était pas trop mal sachant qu’il ne l’avait pas réveillé. « Salut ! Je crois que je suis un peu en avance non ? » Il regarda cette jeune femme qui avait déjà un souffle court. « Bonjour Ali. Aujourd’hui, couteau. Tu dois viser le centre de la cible dix fois et ceux consécutivement. Un couteau planté autre part que le centre et tu recommences. »

Il lui montra les couteaux et regarda à nouveau sa montre afin de la chronométré. Sait-on jamais, elle pouvait faire un bon score, même s’il en doutait.

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Il regarda sa montre avant de me répondre d'un ton, comme à son habitude, totalement impassible :

- Bonjour Ali. Aujourd’hui, couteau. Tu dois viser le centre de la cible dix fois et ceux consécutivement. Un couteau planté autre part que le centre et tu recommences.

Bon, lorsqu'il parlait ainsi, il ne vaut mieux pas discuter. Je prend donc les couteaux et les accrochent à mon ceinturon. Je me place ensuite devant la cible et j'essaye de me concentrer, ce qui est difficile lorsqu'un homme vous regarde l'air de dire "Si tu loupes la cible, je te découpe en petit morceau et tu serviras de déjeuner." Je me prépare à tirer, ferme mon œil droit et tends mon bras vers l'arrière, puis je lance. Je regarde bêtement le couteau,, planté en plain milieu de la cible placée à dix mètre de là. Je sautille sur place pendant quelques secondes, puis, sentant le regard de mon mentor posé sur moi, je me calma et me remis en position de tir. Tellement j'étais excitée par ma précédente réussite, j'en perdis ma concentration. Le couteau se planta dans l'arbre, bien au dessus de la cible. Et merde...
Selon les règles, je dois recommencer au départ. C'est donc repartit pour un tour...
Pour les six premiers couteaux, aucuns problèmes. C'est à partir du septième que mon bras commença à me faire souffrir. Je continue quand même mais le neuvième couteau m'échappe des mains et atterri au pied de l'arbre. Je recommence encore une fois mais là, au bout de quelques tirs, je ne pouvais tout simplement plus lever mon bras droit. J'attendis en silence la sentence tombée...

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Quand je panique la mécanique de mon cœur déraille au point que je me prends pour une locomotive à vapeur dont les roues décollent dans les virages. Je voyage sur les rails de ma propre peur. De quoi ai-je peur ? De toi, enfin de moi sans toi.

Noah était quelqu’un de très sérieux et qui n’aimait pas se faire contredire par une jeune femme, ça son élève l’avait rapidement compris. Personne n’osait lui prendre la tête connais-sant son caractère impulsif et ses paroles vives. A chaque exercice, il lui faisait d’abord un jet sans conseils puis parfois s’il était d’humeur lui montrait une certaine technique jusqu’au moment où elle apprend de par elle-même et créerait sa propre technique. Là, il la regardait sans réellement la regarder, rien que le bruit lui décrivait ce qu’elle faisait. Plusieurs fois elle s’était trompée et à chaque fois elle recommença. Quand elle ne peut plus, il la regarda d’un air froid et distant.

Noah n’aimait pas qu’une personne abandonne, qu’une personne considère son échec comme une phase tout à fait normal car lors d’une guerre, l’abandon signifiait la mort. Il mordait ses joues, ce qui lui donna un air encore plus froid qu’à son habitude. « Bien… » Il regardait autour de lui avant de reprendre. « Et tu ne sais même pas comment tu as fait pour te faire mal. » Il la regarda puis sauta de son rocher pour venir la voir. « Tu bouges ton bassin comme si tu étais en train de danser. Tu ne le bouges pas, tu restes droite. » Il lui prit un couteau qu’il y avait au ceinturon de la jeune femme et il le lança juste en bougeant son bras. Il eut toute une puissance et le couteau se mit pile dans la cible. Son corps avait produit la puissance et non le bras du jeune homme. En le voyant, ça se montrait bien qu’il avait eu l’expérience et la pratique.

La patrouille n’allait pas tarder à arriver. Il prit ses couteaux et les mis au niveau de son ceinturon à lui. La forêt était encore calme et il ne pourrait rien faire pour la douleur certainement lancinante qu’elle endurait. Il lécha ses lèvres puis la regarda. «Tu vas voir un infirmier ou tu es apte à travailler ? » demanda-t-il calmement, sa voix froide, rauque, douce.

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Il s'approcha de moi et me montra comment tirer. Il se positionna face à la cible en sortant un couteau de son ceinturon et, sans bouger ses jambes, il tira. Le projectile s'enfonça au cœur de la cible. J'étais toujours immobile à un mètre de lui. Je me tenais le bras sans pour autant me plaindre. Je sais qu'il n'aime pas cela. Il devait être dix heures. la patrouille n'allait pas tarder à arriver. Il me dit alors d'une voix froide et douce à la fois :

-Tu vas voir un infirmier ou tu es apte à travailler ?

-Je peux travailler, la douleur va passer.

En vérité, je n'en savais rien mais si j'abandonne, il ne sera pas satisfait et j'aurai encore droit à des représailles lorsqu'il rentrerait au camp. Cela m'est déjà arrivé. J'ai fait l'erreur une fois et plus jamais je ne la ferai. Je partit alors récupérer mes couteaux et je les accrocha à mon ceinturon, sans jamais utiliser mon bras droit que je gardais immobile le long du corps. Il me faisait souffrir mais je n'avais pas l'intention de me plaindre. Je revint vers lui en marchant d'un pas ferme.

-Je suis prête. La patrouille nous récupèrent ici ?

Nous devons être cinq à partir aujourd'hui. Moi, Noah et trois autres gars que je ne connais que de vue.

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Quand je panique la mécanique de mon cœur déraille au point que je me prends pour une locomotive à vapeur dont les roues décollent dans les virages. Je voyage sur les rails de ma propre peur. De quoi ai-je peur ? De toi, enfin de moi sans toi.

La partie n’était pas encore jouée. Elle avait eu certainement une crampe durant l’entraînement, mais elle aurait aussi la fatigue de son bras un peu plus tard. C’était pour ça qu’il lui avait tout de même posé la question. Apparemment, elle se sentait apte. Il profitera de son moment de faiblesse lorsqu’elle flanchera. C’était comme ça qu’il avait appris. On lui avait dit à toujours être prêt pour ce qui allait arriver après. De toujours garder de la force, de s’avoir s’économiser afin de ne pas être faible durant une attaque.

-Je suis prête. La patrouille nous récupère ici ?
Noah la regarda avec un large sourire qui voulait en dire beaucoup. « Non, suis-moi. » Il était quelqu’un de très sévère, peu tendre et qui en faisait toujours bavé aux jeunes pour être sûrs qu’ils soient dans le bon métier ou peut-être même dans la bonne faction.

Bref, il repartit en courant au point initial du rendez-vous. Courir était toujours une bonne chose, c’était un réveil, une épreuve d’endurance et des étirements pour le corps. Les autres arrivèrent quelques minutes après eux en ramenant des armes sachant que Noah n’avait pas pris la sienne et Aliénor de même. Ils partir calmement pour cette patrouille. Leur métier était de regarder partout à la fois, de repérer un bruit, un mouvement suspect. Et ils marchaient toujours en faisant bien attention à là où ils mettaient les pieds et garder toujours leurs armes pointées vers le sol mais le doigt posé près de la détente.

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» Noah ~ Run boy run.
» Noah.
» Mais tu vois, un jour tu comprendras des dieux ici ou là que tout ça n'existe pas. ~ Noah